Plusieurs projets de coopération européenne sont en cours dans le cadre d’une plateforme sur l’eau intitulée China-Europe Water Platform (CEWP).

L’un de ces projets portés notamment par l’Université d’Évora (Portugal) a nécessité la mobilisation d’experts européens afin d’effectuer une première reconnaissance sur le bassin de la Nanxi. Christian Chauvin (INRAE Bordeaux) a été invité par les autorités chinoises pour participer à cette mission d’expertise qui s’est poursuivie par plusieurs autres missions d’étude et d’échanges, et par la visite du Prof. Jianhua LI de l’Université de Shanghai à Bordeaux-Gazinet.

La Nanxi est une rivière qui draine un territoire relativement préservé présentant un fort enjeu paysager, touristique et culturel, qui a été classé Parc national depuis 1988 inscrit au patrimoine de l’UNESCO. Elle constitue le dernier affluent important du fleuve Ou, en rive gauche de son estuaire, au niveau de Wenzhou. Elle est soumise au battement des marées dans sa partie aval. Un barrage important a été construit à Gaopucun, pour la distribution d’eau potable sur une région du bassin.

Ce barrage constitue désormais la limite de la zone soumise aux marées (3 à 4 m de marnage).

Un réservoir est construit dans la partie amont du bassin, retenant une grande partie du débit à l’étiage.

Un projet de second réservoir est à l’étude. Les conclusions du groupe d’experts sont attendues pour orienter la décision sur le projet de seconde retenue et sur un programme de la Nanxi.

Les principaux enjeux rencontrés sur la Nanxi concernent :

  • les aspects généraux de la dégradation écologique liés à la création du barrage en aval et de la retenue en amont. Les problèmes relevés sur place et discutés portent sur l’eutrophisation (développement d’algues) et les caractéristiques morphodynamiques (diminution des débits et des vitesses, enfoncement du lit, modification des substrats) ;
  • la quasi-disparition des populations d’Ayu (Plecoglossus altivelis). Ce poisson migrateur est emblématique de plusieurs rivières de Chine, dont la Nanxi. Les populations se sont effondrées, les données manquent sur son caractère encore effectif et viable. Ce problème constitue le principal enjeu du programme de restauration.

De façon générale, la Chine a une forte attente de collaboration scientifique et technique dans les domaines de l’environnement, et plus spécifiquement de l’eau. De nombreuses actions sont entreprises pour préserver ou restaurer les milieux aquatiques, mais font apparaitre un manque de connaissances de base, d’expérience et de méthodologie.

Bien entendu, il existe encore un fort antagonisme entre développement (utilisation de l’eau pour la production d’hydroélectricité, pour l’adduction en eau potable, pour l’irrigation) et préservation en tant que milieux aquatiques, mais la volonté des dirigeants semble effective pour considérer ces sujets environnementaux comme importants.

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