Impliqué depuis plus de 30 ans dans la conservation de l’esturgeon européen, INRAE est un membre institutionnel de la World Sturgeon Conservation Society (WSCS).

Au vu de la diminution des stocks, quelques spécimens d’A. Sturio ont été capturés pour tenter de reproduire leur cycle de vie. La première phase expérimentale a été l’adaptation des poissons à la captivité au sein de la station de Saint-Seurin-sur-l’Isle. La reproduction artificielle et l’élevage des juvéniles ont ensuite été développés. L’équipe a également mis au point l’ovulation in vitro d’ovocytes d’esturgeon. Cette technique fournit une indication sur la qualité de l’ovocyte et permet la production in vitro de larves.
Résultat : Si dans les années 80, l’A. Sturio n’avait plus été vu dans son habitat naturel, aujourd’hui sa population est en cours de restauration dans l’estuaire de la Gironde. Des poissons issus des repeuplements ont été pris le long de la côte atlantique de l’Espagne à la mer du Nord. Du point de vue commercial, les producteurs de caviar d’Aquitaine sont désormais au 4e rang mondial.

INRAE ayant démontré son expérience dans la reproduction artificielle, le repeuplement et la conservation de l’esturgeon, l’institut est souvent sollicité par des éleveurs et des organismes académiques, y compris à l’international. Patrick Chèvre a participé à divers projets d’expertise, parmi lesquels :

  • projets de conservation et formation : Azerbaïdjan : Total E&P Absheron à Bakou ;
  • projet d’élevage alternatif (contrôle des maturations et reproductions) : France : Biofry (ferme Huso).

Ces projets ont montré que les effets du réchauffement climatique sur les stocks et l’élevage (piètre qualité de maturation, nouvelles pathologies…) peuvent être réduits grâce à l’utilisation d’espèces plus résistantes aux tempéra- tures élevées, et à des méthodes adaptées (utilisation de circuits fermés), voire la relocalisation des activités clés. Les objectifs primordiaux ont été atteints, notamment :

  • un accroissement substantiel des stocks aussi bien sauvages que commerciaux ;
  • diverses pratiques et méthodes efficaces d’élevage ;
  • des jeux de données ;
  • des partenariats publics et privés ;
  • des actions d’enseignement et de formation ;
  • une reconnaissance scientifique.

En matière d’enseignement, deux importantes campagnes de formation à l’élevage d’esturgeons ont été menées en Azerbaïdjan et en Géorgie En avril 2018, Patrick Chèvre, expert en biologie de la conservation/zootechnie de l’esturgeon a effectué une mission d’expertise en coordination avec le Groupe Total et le bureau d’étude français IDEE retenu pour l’étude financée via la politique RSE du Groupe Total. Le projet situé dans la région de Yenikend doit permettre la création d’un centre de formation à l’élevage d’esturgeons avec une composante préservation des espèces menacées de la Caspienne.
En mars 2019, Éric Rochard a également effectué une mission d’évaluation environnementale sur la rivière Rioni en Géorgie à la demande du bureau d’études international SLR. À noter qu’il a été contacté à l’issue du travail mené en septembre 2017 par Hervé Capra (INRAE Lyon) pour SLR sur le fonctionnement par éclusées d’un gros barrage hydroélectrique à l’amont.

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