WaSaf (Monitoring and protection of surface water sources in Africa) est un projet international coordonné par l’INRAE portant sur la surveillance et la protection des systèmes aquatiques continentaux de surface utilisés pour la production d’eau potable dans trois pays africains, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et l’Ouganda. Réunissant un consortium d’équipes de recherche africaines et françaises travaillant en sciences humaines et en sciences de l’environnement, il repose sur l’implication étroite de l’ensemble des acteurs de la filière eau, depuis les ressources naturelles jusqu’à l’eau distribuée, et bénéficie d’un financement du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) pour une durée de cinq ans.

Les objectifs de ce programme, lancé le 8 février 2016 à Abidjan (Côte d’Ivoire), sont les suivants :

• mise en place d’une surveillance pérenne des écosystèmes aquatiques de surface, ce qui nécessite le choix d’outils et d’approches adaptés aux contextes locaux, la formation du personnel à l’utilisation de ces outils et la définition d’arbres décisionnels permettant d’orienter les acteurs de la surveillance dans les actions à prendre en situation de crise (par exemple lors de proliférations de cyanobactéries). Par ailleurs, une étude pilote de surveillance participative des proliférations de cyanobactéries a été menée sur la lagune Aghien (Côte d’Ivoire) ;
• évaluation : (i) de la qualité actuelle des écosystèmes ciblés dans cette étude à travers l’analyse des données existantes et l’acquisition de données complémentaires, et (ii) de leurs évolutions possibles par l’analyse des pressions qui s’exercent sur eux et leurs bassins versants ainsi que par des expérimentations réalisées en mésocosmes dans ces écosystèmes ;
• préparation et/ou accompagnement des institutions concernées dans la mise en place d’observatoires des milieux aquatiques, notamment dans la définition des missions et du fonctionnement de ces observa- toires et dans la création de bases de données permettant de centraliser l’ensemble des données collectées ;
• analyse de la perception de l’état écologique et sanitaire des écosystèmes dans les populations riveraines et identification des usages qui sont faits de ces écosystèmes et de leurs bassins versants, les conflits générés par la multiplicité de ces usages, et leurs conséquences sur la qualité de l’eau ;
• réalisation d’une analyse comparative de l’organisation de la gouvernance de l’eau dans les trois pays ciblés par ce programme afin de comparer les forces et les faiblesses de chaque système de gouvernance et les conséquences sur la gestion des écosystèmes ;
• sensibilisation et mobilisation de tous ceux qui par leurs activités exercent des pressions ayant un impact sur ces écosystèmes et création de plateformes de dialogue réunissant les usagers, les gestionnaires, les représentants institutionnels et les scientifiques pour préparer les mesures destinées à protéger les écosystèmes et/ou à les restaurer.

Ce projet d’une durée de cinq ans (2016-2021) est financé par le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) et comprend des cofinance- ments de l’AFD et de plusieurs insti- tuts de recherche et d’enseignement supérieur français (CNRS, INRAE, IRD, MNHN, Universités Paris VI et Paris VII) à travers l’implication de leurs personnels.