Édition 2025

Qu’il s’agisse des anguilles, des saumons, ou encore des lamproies, les poissons migrateurs amphihalins passent une partie de leur vie en mer et l’autre en eau douce. Ces espèces, hautement patrimoniales dans plusieurs régions du monde, sont aujourd’hui menacées. La dégradation de la qualité de l’eau, la surpêche, les barrages et autres obstacles à leur déplacement en rivière, sont, entre autres, à l’origine du déclin de leurs populations. Ainsi, l’esturgeon européen, l’anguille européenne et la grande alose sont reconnus en danger critique sur la liste rouge nationale des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Le saumon atlantique, deux espèces de lamproies, deux espèces d’aloses et l’éperlan d’Europe sont également classé menacés ou quasi menacés.

Avec la plus grande diversité en Europe de l’Ouest, la France compte 12 espèces amphihalines dans ses cours d’eau. Les difficultés rencontrées pour favoriser leur conservation ont donné lieu à une legislation complexe, nécessitant l’expertise des scientifiques sur le sujet. Le pôle recherche et développement MIAME, a été créé sous un premier format en 2013 par l’Office français de la Biodiversité (OFB, à l’époque Onema) et INRAE (à l’époque INRA), puis rejoints par l’Institut Agro et l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) en 2019. Afin d’appuyer les ministères, le pôle MIAME associe ainsi des organismes de recherche et d’enseignement et l’OFB, établissement public dédié à la sauvegarde de la biodiversité. Dispositifs originaux, les pôles « recherche et développement » entre l’OFB et un ou plusieurs partenaires regroupent les acteurs de la recherche et les gestionnaires de politiques publiques. Ces dispositifs facilitent les échanges, l’acculturation et la co-construction de programmes de recherche afin de répondre au mieux aux besoins de l’action publique.

Ce dossier présente d’abord les enjeux de la protection des migrateurs amphihalins ainsi qu’une revue de leurs politiques de gestion. Il présente ensuite une sélection des récentes productions scientifiques et actions d’appui aux politiques publiques du pôle MIAME, essentiellement tirée du numéro spécial de la revue Sciences Eaux et Territoires (2025) sur les activités du pôle.