Olivier Monnier – Chargé de mission Biodiversité Aquatique en outre-mer à l’OFB (témoignage issu du dossier « Science et directive-cadre sur l’eau 20 ans de recherche en hydrobiologie pour le bon état écologique des milieux aquatiques » – 2021)
Appliquer la DCE en outre-mer présentait et présente toujours des difficultés du fait d’une méconnaissance de la biologie et de l’écologie des espèces ultramarines et de moyens pour financer la politique de l’eau arrivés plus tardivement qu’en métropole. D’un point de vue scientifique, toutes les disciplines ne sont pas présentes dans les DOM. Il a donc fallu croiser les compétences d’une vingtaine d’établissements locaux et de métropole, tels que les universités de la Réunion et des Antilles, les offices de l’eau, l’IRD, le CNRS, INRAE, le MNHN, ainsi que des bureaux d’études pour compenser le retard de connaissances et répondre au besoin d’indicateurs spécifiques aux conditions tropicales. En effet, certaines particularités du terrain imposaient d’adapter les outils existants, et d’autres de repenser totalement les outils, comme c’est le cas pour les récifs coralliens. Nous avons finalement élargi le spectre des données étudiées à l’échelle mondiale pour répondre à nos besoins français.
Témoignage issu de notre dossier thématique
Dossier thématique
Science et directive-cadre sur l’eau 20 ans de recherche en hydrobiologie pour le bon état écologique des milieux aquatiques
Rétablir le bon état des masses d’eau européennes en une vingtaine d’années, c’est le défi lancé en 2000 par la directive-cadre européenne sur l’eau (DCE) aux États membres. Les connaissances manquant alors pour sa mise en oeuvre, la Direction de l’eau et de la biodiversité (DEB) du ministère de l’Environnement et l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) concluent dès 2007 une collaboration d’envergure avec plusieurs organismes de recherche. Du fait des recherches menées en hydrologie, biologie et écologie, le Cemagref/Irstea et l’INRA, aujourd’hui INRAE, comptent parmi les premiers partenaires. Si le travail se poursuit pour atteindre l’objectif de bon état écologique, les apports de la science pour la mise en oeuvre de cette politique publique environnementale, aussi novatrice qu’ambitieuse, sont d’ores et déjà conséquents. Retour sur 20 ans de collaboration entre la recherche française et les services de l’État.