Stéphane Stroffek – Chef du service méthodes, études et prospective à l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse (Eau – Biodiversité) (témoignage issu du dossier « Science et directive-cadre sur l’eau 20 ans de recherche en hydrobiologie pour le bon état écologique des milieux aquatiques » – 2021)
« Les agences de l’eau sont responsables de la production des données DCE à l’échelle des bassins, en partenariat avec les Dreal et l’OFB. Lorsque la DCE est arrivée nous étions presque prêts, car depuis la loi de 1964, la gestion des eaux en France est structurée par grands bassins. Nous avions déjà des programmes de surveillance et les missions de planification, mais il a toutefois fallu, par exemple, intégrer un spectre beaucoup plus large d’indicateurs pour tous les milieux, avec un objectif de résultat et une échéance. Il y avait urgence. Les scientifiques nous ont apporté beaucoup dans différents domaines : la bioindication, la délimitation des masses d’eau et les altérations du fonctionnement et de l’état des milieux liées aux pressions dues aux activités humaines. Au moment de monter un programme de recherche avec les scientifiques, il est très important de s’entendre sur les objectifs. Même si la valorisation des résultats relève du gestionnaire, la co-construction des projets entre les gestionnaires et les chercheurs garantit une bonne utilisation des résultats scientifiques. Au final, la DCE a boosté la restauration des milieux aquatiques, même s’il faudra encore un peu de temps pour observer, à grande échelle, les effets d’une restauration plus globale des milieux. »
Témoignage issu de notre dossier thématique
Dossier thématique
Science et directive-cadre sur l’eau 20 ans de recherche en hydrobiologie pour le bon état écologique des milieux aquatiques
Rétablir le bon état des masses d’eau européennes en une vingtaine d’années, c’est le défi lancé en 2000 par la directive-cadre européenne sur l’eau (DCE) aux États membres. Les connaissances manquant alors pour sa mise en oeuvre, la Direction de l’eau et de la biodiversité (DEB) du ministère de l’Environnement et l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) concluent dès 2007 une collaboration d’envergure avec plusieurs organismes de recherche. Du fait des recherches menées en hydrologie, biologie et écologie, le Cemagref/Irstea et l’INRA, aujourd’hui INRAE, comptent parmi les premiers partenaires. Si le travail se poursuit pour atteindre l’objectif de bon état écologique, les apports de la science pour la mise en oeuvre de cette politique publique environnementale, aussi novatrice qu’ambitieuse, sont d’ores et déjà conséquents. Retour sur 20 ans de collaboration entre la recherche française et les services de l’État.